Alors, toutes les étoiles s’éteignirent d’un seul coup.

 21 juin 2021Week-End à Zuydcoote de Robert Merle Le Livre de Poche

Alors que j’ai vu le film Week-End à Zuydcoote des dizaines de fois, je n’ai jamais pris le temps de lire le roman dont il est l’adaptation. Un oubli réparé aujourd’hui.
Au cours de la lecture j’ai pu mesurer combien le film devait au livre, mais aussi combien les acteurs collent à leur personnage.
Le groupe qui se constitue à Zuydcoote, sous la houlette de Alexandre, est composé de Maillat, Pierson, Dhéry, des personnages qui ne se seraient jamais rencontrés. Autour d’une roulotte qui sert de camp de base, approvisionnées en victuailles et boissons « cantinées », ils reconstituent un groupe hétéroclite dans lequel au sens propre et au figuré chacun a une place bien précise. De nouvelles habitudes s’installent, donnant le change pour quelques jours et permettant d’oublier la guerre et la situation catastrophique de l’armée française. Ils y confrontent leurs points de vue sur leur vie d’avant, leur vie future et la guerre.
On voit se dessiner alors ce que sera la société française sous l’occupation.
Maillat est décidé à embarquer pour l’Angleterre. Dhéry veut tenter la collusion et les affaires avec l’occupant. Pierson, le prêtre ne veut rien révéler de ce que serait son sacerdoce dans une France occupée. Alexandre rêve de s’échapper vers son midi natal.
Ces rêves dérisoires face aux obus de 77 qui tombent au hasard leur permettent de vivre ce qui sera peut être leurs dernières journées, et c’est derrière les gestes du quotidien, corvées d’eau, popote, vaisselle, ouverture des boites de singe qu’ils cherchent à oublier.
Le seul à échapper à la pression du groupe est Maillat, anglophone, il cherche désespérément à embarquer sollicitant les soldats anglais pour lui permettre de se fondre parmi eux. Dans ses pérégrinations il va se trouver confronté à l’absurdité de la guerre et à la lâcheté des hommes profitant de la confusion pour s’affranchir des règles morales. C’est ainsi qu’il rencontre le chauffeur de taxi parisien Virrel, et Jeanne décidée à rester dans sa maison malgré la disparition de ses grands-parents et les pillards qui s’en prennent à elle. 
Un roman de référence sur la guerre, la période trouble de la défaite française, le drame de la poche de Dunkerque, et les prémices de l’occupation et de l collaboration.
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