« Deux jeunes gens retrouvés morts à la Vieille cathédrale ».

20 septembre 2020
Le silence de la ville blanche de Eva García Saenz de Urturi
Un polar comme je les aime. du sens, du sentiment, de la compassion, des personnages attachants auxquels le lecteur s’identifie et surtout une mise en situation éblouissante dans Vitoria-Gasteiz, la ville basque et la province d’Alava.
La Sous-commissaire Alba Díaz de Salvatierra et l’inspecteur Unai López de Ayala sont chargées de l’enquête suite à la découverte de « Deux jeunes gens retrouvés morts à la Vieille cathédrale ». 
Rien d’extraordinaire me direz-vous, sauf que ces « deux corps nus dans la crypte. Un garçon et une fille, les mains posées sur les joues l’un de l’autre.» rappellent à l’inspecteur la mise en scène d’une série de crimes dont l’auteur est en prison depuis vingt ans et ne doit en sortir que dans une semaine.
Le passé tragique de la ville que Unai pensait à jamais révolu resurgit, et avec lui des souvenirs enfouis.
La force du roman est d’entraîner le lecteur dans la quête éperdue des enquêteurs, lui faisant partager leurs espoirs de parvenir à la résolution de l’enquête et leur désespoir de voir toutes les pistes aboutir à des impasses les unes après les autres.
Ils s’agitent en vain, impuissants, pantins ne parvenant pas à se défaire de l’emprise d’un tueur qui se joue d’eux.
430 pages qui se lisent sans répit jusqu’à un dénouement que le lecteur est loin d’imaginer.
Dans ses remerciements, l’auteur confirme tout ce qu’elle a emprunté à ses souvenirs et à sa famille : «Le roman tout entier est un hommage à mon grand-père, Rufino Sáenz de Urturi López. J’ai voulu offrir à Unai López de Ayala la présence et le bon sens hérité de cet homme unique, tranquille et sage.»
Elle a construit un récit jamais ennuyeux et riche d’enseignements sur ce pays basque dont on sent qu’elle est une enfant.
L’inspectrice Estíbaliz, son frère surnommé Eguzkilore, le grand-père, les sculptures de San Vicentejo et don Tiburcio leur restaurateur, Germán le frère d’Unai, les juemaux Tasio et Ignacio, les allers et retours entre les années 1970 et la période actuelle, contribuent à donner une consistance évocatrice au récit sans jamais lasser.
Découverte d’une auteure dont je vais poursuivre la lecture.

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