Chagrins d’amour………

25 août 2019
On ne meurt pas d’amour de Géraldine Dalban-Moreynas★★★★★★★★★★« On ne meurt pas d’amour », affirme l’auteur en choisissant le titre de son roman.
Une incursion réussie pour un premier roman dans le monde tant de fois décrit et décrié de la fidélité qu’elle soit conjugale, pacsale ou concubinale.
Ici, « Elle » a décidé de se marier avec « Il » ; intention louable aux yeux de la communauté de ceux qu’avec horreur on surnomme les Bobos ou encore les Bien-pensant en frissonnant à l’idée de ce que peuvent penser les mal-pensants dont on ne parle jamais alors qu’il y aura beaucoup à dire sur cette communauté agissant dans l’ombre.
Hélas, « Elle » n’a pas compté sur le »Love at first sight », ou s’agit-il simplement du désir at first sight, bien loin de celui qui fut chanté de sa voix hésitante et chevrotante par notre ami Ringo, pas celui de Sheila, celui des Beatles : « Would you believe in a love at first sight ? Yes I’m certain that it happens all the time »
Donc, lorsqu’elle aperçoit « Il », « Elle » envoie tout promener, la bague remise à New-York par un autre « Il », le mariage en juin, l’appartement brillamment déniché dans un lieu où le voisinage ne craint pas et lofté avec « Amour ».
On pourrait penser en lisant les premières lignes de cette chronique que j’ironise à bon compte, mais non, le propos de Géraldine Dalban-Moreynas, dont j’ai apprécié l’écriture simple et directe, a le mérite de nous mettre face à nos inconstances, à notre conception de la relation amoureuse, à notre capacité à remettre en question notre serment, implicite mais jamais explicite, de fidélité à la personne aimée, à la facilité avec laquelle nous décidons de son destin amoureux. « Rien de personnel » précise-t-on dans ces cas-là….Voire…
Qui a connu une histoire semblable se reconnaitra dans les lignes de ce roman. Excitation, joie de la transgression, attrait de l’interdit puis lente descente vers la réalité, reprise de conscience qui renvoie à ce vers de Philippe Djian écrit pour Stéphane Eicher « On ne refait pas sa vie, on continue seulement ».
La fin que je ne dévoilerai pas ici, est une chute à la hauteur de l’ascension qu’ont connu «Il » et « Elle ». Bravo pour ce parcours qui se lit avec plaisir sinon délectation.
Je ne m’attendais pas à recevoir ce roman lors d’une masse critique spéciale, mais je n’ai pas regretté sa lecture. Merci aux éditions Plon et à Babelio.

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